Tambours à timbres

Certains groupes culturels canadiens confectionnent des tambours comportant un ou plusieurs timbres. Les Innus confectionnent un tambour à une ou deux têtes, le teueikan, qui aide le chasseur à faire un rêve lui indiquant où il pourra trouver du gibier. Les Innus installent un timbre à l’extérieur de chaque tête. Sur ce timbre, ils attachent de petits morceaux d’os ou de bois pour produire un cliquetis particulier. Généralement, les artisans qui confectionnent les tambours fixent un autre timbre sous la peau, perpendiculairement au timbre exposé. Ces timbres aident le son à sortir dans les quatre directions.

L’interprète-chasseur écoute attentivement le son, en utilisant une baguette en bois de bouleau, un hochet à rondelles ou, parfois, dans les temps anciens, le fémur d’un animal. Pendant ce temps, le chasseur espère que la chanson lui inspirera un rêve.

De nombreuses communautés de langue athabascane des Territoires du Nord-Ouest et des Prairies jouent d’un tambour à cadre à une tête comptant de un à quatre timbres au-dessus ou en dessous de la membrane. (Keillor, 1985-86 : 46.)

Antonia Curtze Mills a décrit un tambour à cadre dunne-za (castor) muni de timbres sous la tête :

« Souvent, la période de préparation des danses incluait la remise en état ou la réparation des tambours à main utilisés par chaque chanteur. Une planche de bois menuisée à l’herminette est coupée de manière à obtenir une épaisseur d’environ 13 mm d’épaisseur, 76 mm de largeur et 0,6 m de longueur. On perce des trous aux extrémités, on traite le bois à la vapeur et on le plie en cerceau, puis on lace les trous. On munit le cadre de lanières renfermant des calamus. Ces lanières agissent comme des timbres sur la peau du tambour. La tête du tambour est constituée de la peau humide tendue sur le cadre, puis fixée, séchée et tempérée près du feu. Les tambours de bonne fabrication sont transmis de génération en génération, mais on en fabrique de nouveaux si ceux que l’on a sont endommagés. On en confectionne aussi pour les nouveaux chanteurs, les jeunes qui n’ont pas hérité d’un tambour. » (Mills, 1981 : 77.)

Les communautés ont toujours accordé une grande importance à ce type de tambour.

« Les danses des gens [dunne-za]… sont des formes de prières… Chaque fois qu’une personne danse une fois autour du feu, on dit qu’elle raccourcit d’autant la route vers les cieux… La danse est une prière, car les chants eux-mêmes, les Chants du Prophète, sont des chants symboliques décrivant le chemin du Paradis, envoyés par les “sept grands-pères du Ciel” qui veillent au bien-être spirituel du Castor, afin qu’il puisse trouver le paradis après la mort. ». (Mills, 1981 : 80.)

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